Banal : Yann Moix (j’ai cherché qui il était, j’ai lu « Bernard-Henri Lévy » « On n’est pas couché » « études lévinassiennes » et le reste, en diagonal, n’a fait que confirmer la vaste blague) aime un certain type de femmes (les jeunes asiatiques), il n’en aime pas un autre type (les moins jeunes), rejoignant en cela la très vaste majorité des personnes qui attendent des autres un niveau qu’elles mêmes sont fort loin d’atteindre.
Triste mais hélas un peu attendu : des centaines de femmes se sont senties attaquées et diminuées dans leur valeur par ce goût subjectif, donnant ainsi massivement raison aux masculinistes qui prétendent que la valeur principale (voire unique) d’une femme est dans sa capacité de séduction et sa principale satisfaction le désir masculin qu’elle suscite.
Proprement hilarant : certaines d’entre elles se prétendent féministes-déconstructivistes (de ce néoféminisme qui entend se libérer des constructions genrées).
Imaginez avoir à ce point besoin du regard des autres que les propos d’un obscur histrion dans un magazine de salle d’attente vous conduisent à poster votre pétulant postérieur en ligne pour l’enduire du baume (assurément anti rides) des likes et autres « yaaaaass queen » que toute femme semble tenue d’adresser à toute autre femme en flagrante détresse égotique.
Imaginez que votre féminisme consiste à proclamer haut et fort votre indépendance du jugement masculin (de tout jugement d’ailleurs), votre force, votre puissance autonome, autotélique, autocosmique qui fait de votre subjectivité la seule règle valide, et, dès que la moindre mascunullité s’exprime sur votre possible inadéquation avec ses goûts personnels, vous outrer, vous justifier, étaler vos charmes en réclamant _ non sans quelque hystérie _ la pomme d’or d’Eris.
Si tel était le cas, je vous conseillerais, avec tendresse mais fermeté, de rentrer chez vous, chez votre mari, votre mère, ou dans le salon où vous pourriez tenir avec grâce, élégance et lettres, le rôle archétypal de la femme reine du monde intérieur. Rôle qui n’est pas d’une moindre noblesse que celui du combat extérieur et qui dirigea toute la vie intellectuelle et littéraire des siècles où la France régnait sur le monde culturel.
Femmes coquettes, belles dames, tendres filles, ne prétendez pas vous affranchir des peurs, des réflexes, des instincts, des fragilités et des grandes séductions associés traditionnellement à votre sexe si le petit avis d’un petit homme suffit à briser l’armure d’amazone que la mode et les idéologies médiatiques voudraient nouvel uniforme féminin.
