Un retour en forme de revue de presse

Les affaires m’ayant tenue éloignée de mon clavier ces derniers mois, mon retour se fera d’abord sous la forme d’une petite revue de ce qui s’est fait et écrit ailleurs et que j’ai trouvé instructif, voire essentiel.

Parlons d’abord de tenue avec les « Brèves considérations sur le vêtement moderne » du blog Fumée d’Otium que toute personne soucieuse de l’art de vivre comme harmonie entre l’esprit, le corps et la mise, les ornements intellectuels et matériels, sera bien inspirée de suivre. Des articles sont en préparation qui sauront vous ouvrir d’intéressantes pistes.
En voici un extrait :
« … si l’on ne peut que se réjouir de la plus grande liberté laissé à chacun de se vêtir comme il l’entend, dans les faits on constate plutôt un appauvrissement et une normalisation du style, prouvant encore une fois que la contrainte favorise la diversité en ce qu’elle est une invitation au dépassement, et donc à la création, et que s’en affranchir n’a de sens et de force que lorsqu’elle domine tandis que l’abolition de toute contrainte ne mène qu’au banal, au commun, au médiocre. Faites porter un uniforme à des gens et ils le porteront tous de manière différente ; laissez-les s’habiller comme bon leur semble et ils porteront tous un uniforme. »

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Tenue encore, comme mesure et harmonie propres à une éthique européenne de l’honnête homme, avec l’article d’Henri Levavasseur pour l’Institut Iliade « Pour une éthique européenne de la tenue«  qui nous enseigne entre autres que :
« L’excellence comme but, c’est conserver le souci de l’élégance morale, pratiquer une certaine retenue et cultiver l’exigence envers soi-même ; c’est s’efforcer à l’adéquation de la pensée et de l’action, de l’être et du paraître, tendre à se dépasser plus qu’à rechercher son « épanouissement personnel » dans une perspective strictement hédoniste, se soumettre à une discipline librement consentie plus que de revendiquer une liberté totale ; c’est se savoir « maillon d’une chaîne », servir plus que se servir, se montrer exigeant dans le choix de ses pairs tout en étant capable d’affronter la solitude ; enfin et surtout, c’est transmettre cet ensemble d’exigences par l’exemple, en ne se reniant jamais soi-même au profit de la facilité, du confort ou de la sécurité. (…)
La beauté comme horizon, c’est (…) ne jamais laisser la laideur avoir prise sur soi, se soustraire autant que possible à son emprise (…) ; c’est rechercher au contraire toutes les occasions de nourrir son esprit par la contemplation du beau ; c’est aussi manifester, à la mesure de ses moyens, ce souci de la beauté et de l’élégance jusque dans les moindres occasions du quotidien, dans les objets qui nous entourent, la décoration de notre habitat comme dans la tenue vestimentaire, en conformité avec notre esthétique européenne. Tel est le plus sûr moyen de rayonner, d’éveiller et de transmettre, aux enfants comme aux adultes. L’éthique de la tenue est aussi une esthétique : se « tenir », c’est donner forme à son existence. « 

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Toujours dans la quête de la perfection (qui est, rappelons-le, processus et non point fixe), abordons la route périlleuse pour être « parfait amant » avec une présentation aussi passionnante que complète, aussi érudite que pratique et morale du Cœur d’Amour épris, chef d’oeuvre de la littérature courtoise, par Gaspard Valènt pour le SOCLE qui conclut notamment par ces points, qu’aujourd’hui comme hier les cœurs épris d’amour et de noblesse devraient observer :
« * Aucun obstacle sinon la mort ne doit venir entraver la quête d’un homme.
* L’amour est une noble quête, mais reste le salaire de la bravoure et de la droiture.
* Il convient de se comporter avec bonté et fidélité envers sa mie, que l’on soit heureux ou malheureux en amour. »
Si les exemples sont ici présentés au masculin, il va de soi que la noblesse de cœur n’a pas de genre et que ces exigences sont strictement les mêmes pour les femmes : bravoure, droiture, bonté et fidélité. L’amour et sa quête ne sont que peu de choses sans un effort de chaque instant pour être digne de l’être aimé.

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Le passage du très haut au très bas est brutal, mais il est nécessaire d’évoquer dans cette « revue de blogs » un scandale étonnamment tu à l’époque de la « libération de la parole » féminine et féministe contre les abus sexuels : les cas répétés de viols et trafics pédophiles à grande échelle dans des villes anglaises aux mains de gangs bengalis et pakistanais. Après Roterham la presse britannique a révélé l’horreur à l’oeuvre à Telford. Dans le silence effrayant de la presse et des mouvements de protection de la jeunesse et des femmes, l’affaire n’a été relayée que par les média méprisés de l’opinion publique car politiquement marqués à droite. Le cercle vicieux est donc amorcé : une affaire relayée par « la fachosphère » est perçue comme idéologiquement contaminée par la peste brune, et les victimes sacrifiées au politiquement correct. Cependant, amis et camarades féministes, si votre féminisme ne se préoccupe que des célébrités et des opprimées exotiques comme autant de dossiers de magazines pour bourgeoises entre un reportage sur les « saris roses » en Inde et un autre sur les robes noires portées par contestation hollywoodienne, votre féminisme n’est qu’un produit trendy du capitalisme culturel. A Cologne, à Telford ou dans les caves des cités, c’est la classe moyenne et populaire européenne que vous devez défendre, au moins autant que les autres victimes plus glamour et plus exotiques. Le meilleur article, synthétique, sur la question se trouve sur Bellica : Telford, le plus grand scandal de viols collectifs sur mineurs de l’histoire du Royaume Uni(edit : Marie-Claire à également écrit un article, ce qui permettra aux féministes politiquement correctes d’en parler sans relayer d' »horribles fachos »)

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Deux éphémérides pour conclure : il y a deux jours, le 15 mars, était le 81ème anniversaire de la mort de Lovecraft. Pour tendre le fil du souvenir à travers les siècles, le voici rendant hommage à Poe dans un poème issu des Fungi de Yuggoth et autres poèmes et traduit par François Truchaud  :

Où Poe se promena jadis.

Eternellement méditent les ombres sur ce sol,
Rêvant aux siècles qui se sont enfuis ;
De grands ormes se dressent solennellement près des dalles et des tertres,
Abritant de leur voûte le monde caché d’autrefois.
Sur ce paysage joue la lumière du souvenir,
Et les feuilles mortes chuchotent, évoquant les jours révolus,
Regrettant les images et les sons qui ont disparu.
.
Triste et solitaire, un spectre se glisse le long
Des allées où ses pas l’ont conduit, de son vivant ;
Un regard ordinaire ne peut l’apercevoir, bien que son chant
Résonne à travers le Temps, empreint d’un charme mystérieux.
Seules les rares personnes connaissant les secrets de la sorcellerie
Entrevoient parmi ces tombes l’ombre de Poe. 

et, pour les anglophones, voici Hesperia (me limiter à deux poèmes est grande douleur)

The winter sunset, flaming beyond spires
And chimneys half-detached from this dull sphere,
Opens great gates to some forgotten year
Of elder splendours and divine desires.
Expectant wonders burn in those rich fires,
Adventure-fraught, and not untinged with fear;
A row of sphinxes where the way leads clear
Toward walls and turrets quivering to far lyres.

It is the land where beauty’s meaning flowers;
Where every unplaced memory has a source;
Where the great river Time begins its course
Down the vast void in starlit streams of hours.
Dreams bring us close—but ancient lore repeats
That human tread has never soiled these streets.

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Enfin, en cette soirée de Saint Patrick, voici Mise Eire / Je suis l’Irlande, un poème de Patrick Pearse

Mise Éire:
Sine mé ná an Chailleach Bhéarra
Mór mo ghlóir:
Mé a rug Cú Chulainn cróga.
Mór mo náir:
Mo chlann féin a dhíol a máthair.
Mór mo phian:
Bithnaimhde do mo shíorchiapadh.
Mór mo bhrón:
D’éag an dream inar chuireas dóchas.
Mise Éire:
Uaigní mé ná an Chailleach Bhéarra.
.
Je suis l’Irlande,
Je suis plus vieille que la Cailleach de Bhéara.
Grande ma gloire,
moi qui portai le vaillant Cùchulainn.
Grande ma honte,
quand mes enfants vendirent leur mère.
Grande ma peine,
que toujours l’ennemi m’inflige.
Grand mon chagrin,
quand se décompose la force en qui j’avais placé ma foi.
Je suis l’Irlande
Je suis plus seule que la Cailleach de Bhéara.

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