Gronde la tempête, hurle la sorcière,
la camarde triomphe et les mondes se croisent
sonne ta trompe, Gabriel, car son empire est éphémère.
LIEN DE RE-ECOUTE (cliquez ici) !!!
Pour la première émission, je courrais après le temps, pour la seconde, j’étais à fond dans mon thème : complètement morte. D’où cafouillages en série, perte de mes notes etc…
Mais au moins vous avez eu une danse macabre avec de vraies morceaux de zombie dedans !
La troisième sera sans doute la bonne (d’ailleurs les littéraires nippophiles peuvent d’ores et déjà tenter d’en deviner le thème, qui complète trinitairement les deux premiers).
Voici donc liste, traductions et liens des titres (il faut cliquer dessus pour accéder à musique sur youtube _ note pour les vénérables ancêtres)) de cette deuxième émission :
2) Flandern in Not _ Elsa Laura von Wolzogen
Notes sur l’adaptation :
Le nombre de syllabes correspond (normalement) à celui de la version allemande, on peut donc le chanter sur le même air, ce que je vous invite vivement à faire (notons que ce nombre n’est pas toujours égal, comme dans la version originale où l’on précipite souvent une bordée de syllabes supplémentaires dans un vers).
J’ai respecté l’alternance de rimes féminines masculines sauf quand le contraire pouvait faire sens (clôture / ouverture).
L’introduction du thème de l’or est un choix personnel, qui reprend le thème de l’égalité par la mort présente dans les danses macabres picturales.
Enfin, à propos d’adaptation et de syllabes, remarquons qu’« en Flandres » et « en France » sont substituables (jdçjdr)
La mort en chemin monte un destrier noir
Sous son capuchon nul n’a jamais pu voir.
Quand les lansquenets s’en vont en guerre
Avec eux son galop fait trembler la terre.
Que te sert l’or ?
En Flandres chevauche la Mort
La mort en chemin monte une haquenée
D’un charmant nuage on la penserait née.
Quand fillettes forment joyeux rangs
D’un bond elle s’invite à leurs jeux d’enfants.
Falalala, falalala…
La mort en chemin peut battre tambour
On sent sa cadence au lieu de l’amour
Son rythme est fort son rythme est haut
La mort bat d’un cadavre la peau.
Que te sert l’or ?
En Flandres chevauche la Mort
Au premier coup que la Mort a frappé
Alors le sang du cœur s’est échappé.
Au deuxième coup grande misère
On portait le lansquenet en terre.
Longtemps a roulé le coup troisième
Portant le lansquenet jusqu’aux bras de Dieu même.
Roule le tambour de la faucheuse
Pareil à la plus tendre des berceuses.
Falalala, falalala…
La mort monte chevaux d’argent ou de sable
La mort en riant joint les danses aimables
Elle frappe fort elle frappe bien
Tout meurt, tout meurt, tout meurt, ne résiste rien
/\ ERRATUM /\ :
Les amis Diane et Guerric qui connaissent bien le répertoire militaire m’ont détrompée : si, l’armée française a bien été fidèle à son amour pour les chants allemands en général, et aux chants à lansquenets en particulier. Elle en a conservé la mélodie et l’image de la Mort mais changé complètement le sens. De tragédie absurde universelle qui frappe l’innocence comme le mercenaire à la fois cruelle et douce, la chanson devient un hymne au Seigneur des gibets, celui qui chemine… et qui accueille les guerriers morts au combat dans son paradis. Il aura fallu passer de l’allemand au français pour retrouver Odin sous le squelette dansant.
Les paroles sont indiquées dans la description de cette version.
3) Le Mort Joyeux _ Peste Noire :
sur le poème éponyme de Baudelaire
Dans une terre grasse et pleine d’escargots
Je veux creuser moi-même une fosse profonde,
Où je puisse à loisir étaler mes vieux os
Et dormir dans l’oubli comme un requin dans l’onde,
Je hais les testaments et je hais les tombeaux ;
Plutôt que d’implorer une larme du monde,
Vivant, j’aimerais mieux inviter les corbeaux
A saigner tous les bouts de ma carcasse immonde.
Ô vers ! noirs compagnons sans oreille et sans yeux,
Voyez venir à vous un mort libre et joyeux ;
Philosophes viveurs, fils de la pourriture,
A travers ma ruine allez donc sans remords,
Et dites-moi s’il est encor quelque torture
Pour ce vieux corps sans âme et mort parmi les morts !
in Spleen et idéal (Les Fleurs du Mal, 1857)
4) Danse macabre _ Saint Saëns
sur un poème d’Henri Cazalis :
Zig et zig et zig, la mort en cadence
Frappant une tombe avec son talon,
La mort à minuit joue un air de danse,
Zig et zig et zag, sur son violon.
Le vent d’hiver souffle, et la nuit est sombre,
Des gémissements sortent des tilleuls ;
Les squelettes blancs vont à travers l’ombre
Courant et sautant sous leurs grands linceuls,
Zig et zig et zig, chacun se trémousse,
On entend claquer les os des danseurs,
Un couple lascif s’assoit sur la mousse
Comme pour goûter d’anciennes douceurs.
Zig et zig et zag, la mort continue
De racler sans fin son aigre instrument.
Un voile est tombé ! La danseuse est nue !
Son danseur la serre amoureusement.
La dame est, dit-on, marquise ou baronne.
Et le vert galant un pauvre charron – Horreur !
Et voilà qu’elle s’abandonne
Comme si le rustre était un baron !
Zig et zig et zig, quelle sarabande!
Quels cercles de morts se donnant la main !
Zig et zig et zag, on voit dans la bande
Le roi gambader auprès du vilain!
Mais psit ! tout à coup on quitte la ronde,
On se pousse, on fuit, le coq a chanté
Oh ! La belle nuit pour le pauvre monde !
Et vivent la mort et l’égalité !
Egalité-Fraternité, 1875
(et la version poème symphonique)
5) La grande danse macabre _ Marduk
Un squelette d’épouvante, os nus sur un spectre de rosse
galope à travers l’étendue
Sans fouet ni éperon
sa monture haletante court vers l’apocalypse
les naseaux frémissants en transe épileptique
Ils chargent, tête baissée, à travers l’infini
à grande hâte dans un martèlement de sabots.
Le cavalier darde l’éclair de sa lame enflammée
frappant tantôt ci, tantôt là
dans la horde sans nom des victimes.
Puis, seigneurial, passe en revue
l’étendue froide d’un charnier sans borne
sous la lueur lugubre d’un soleil de plomb
où reposent les grandes masses ensevelies dans l’Histoire
des temps proches et lointains.
La Mort monte chevaux blancs d’os ou noirs de deuil
Et de l’infinité nous fait franchir le seuil.
La mort en souriant peut se joindre à la danse
Pion sur l’échiquier, nul n’a la moindre chance.
La Mort peut aussi battre son haut tambour
durs ou doux ses coups disent
que le temps vient d’abandonner l’humaine guise.
Nos rêves gisent là, détruits.
Meurs, meurs, meurs, nul ne fuit.
Rejoignez la dance enjouée
Dans l’élan gai des tendres jeux
Chants fleuris, myrte parfumée
Mais j’apparais au jour heureux :
La danse se finit
L’orchestre s’assourdit
Le bouquet se flétrit
Et l’épousée blêmit.
6) Saeta del Viernes Santo _ Inès Lorente
7) 15eme tropaire du Vendredi Saint
En ce jour est suspendu à l’Arbre de la Croix Celui qui a suspendu la terre sur les eaux
Il est couronné d’épines, Lui le Roi des Anges
Il est revêtu de fausse pourpre, Lui qui revêt le ciel de nuées
Il est giflé, Lui qui dans le Jourdain a délivré Adam
Il est tenu par des clous, Lui l’Époux de l’Église
Il est percé d’une lance, Lui le Fils de la Vierge
Christ, nous nous prosternons devant ta Passion
Révèle-nous ta glorieuse Résurrection.