Une visite de presse au musée de l’Orangerie

Écrivant depuis peu pour le magazine Japan LifeStyle, j’ai eu l’occasion de me rendre à la visite de presse organisée par le Musée de l’Orangerie pour l’exposition Tokyo-Paris.
Impressions soleil levant.

2 _ Aoki
Paradis sous-marin. Shigeru Aoki

Première visite de presse. Émotion.
Je n’ai strictement aucune idée de quoi il s’agit, si ce n’est que je vais découvrir un savant, sensible et subjectif ordonnancement d’œuvres. Une pensée qui, dans son organisation, dira quelque chose de propre. Une mise en scène qui exprimera telle ou telle facette des tableaux selon le voisinage qu’elle leur donne, la place qu’elle leur attribue, la lumière dont elle les éclaire.
Il y a les œuvres, il y a l’exposition, il y a la « visite de presse ».
Comme je ne sais pas à quoi m’attendre, je mets les choses au plus impressionnant et me dis qu’il s’agit peut-être d’une visite guidée par les commissaires, ou d’une conférence des commissaires suivie d’une visite libre. Bref, j’ai intérêt à assurer: d’une part, bien représenter le magazine auprès du musée qui lui a fait parvenir une invitation, d’autre part, rendre justice à l’exposition dans mon futur article.
Il ne s’agira de cirer les souliers de personne, mais surtout les miens, question de dignité dans la représentation (sans en faire trop non plus : il s’agit d’un magazine plutôt pop, mais pop soignée).

6 _ Soulages
Pierre Soulages, Peinture 26 mai 1969

Trac. Si on est invités à poser des questions, ne pas vouloir faire de l’esprit, ou tomber dans l’enthousiasme sot. Faire honneur au mag. Arriver bien à l’heure… un peu en avance…
Et c’est ainsi que, machinalement, je finis devant le musée du Luxembourg au lieu de l’Orangerie. Bravo.
Course effrénée vers le métro, heureusement direct de Rennes à Concorde. Devant le jardin des Tuileries, j’aperçois d’autres personnes l’invitation à la main, soulagement : je ne suis pas trop en retard (je dois avoir 2 ou 3 minutes de retard quand j’arrive aux portes du musée).
Le vigile me demande si j’ai une carte de presse. Non, je n’en suis pas à ce niveau de classe journalistique, je viens tout juste de glisser un article ou deux. Le nom du magazine ? Il ne se trouve pas sur la liste (ou alors sous le nom du groupe de presse, qui ne me vient évidemment plus à l’esprit), début d’angoisse… Je dégaine alors l’invitation, accompagnée de son petit sésame manuscrit. La porte s’ouvre.
Joie.
Et là… je me rends compte qu’il s’agit d’une visite toute simple, libre, et que je n’avais pas à me mettre dans tous mes états pour l’heure : on vient quand on veut. Dans la confusion, je manque de subtiliser un stylo aux hôtesses qui nous donnent les plaquettes (j’ai le même, je pense qu’il s’agit du mien après avoir signé, et, quand elles le réclament, leur dit « mais non, haha, c’est le mien, on a le même »… sauf que non, c’était le leur… honte…).

9 _ Shiraga
Konto, Kazuo Shiraga

C’est parti pour une agréable visite, armée de ma plaquette, de mon carnet, de mon stylo et de mon Iphone 4 agonisant qui tour à tour menacent d’échapper à mes bras déjà alourdis par ma veste et mon écharpe.
Erreurs de débutante, la logistique sera à revoir.
Pour ce qui est de l’exposition elle-même, j’en ai dit le principal dans mon article, hélas restreint par la limite de signes : http://www.japanlifestyle.fr/2017/04/13/tokyo-paris-lart-moderne-a-travers-le-prisme-japonais/
Mon intérêt pour le style yôga (en particulier son penchant symboliste) et mon éblouissement de la dernière salle (Shiraga, ma nouvelle passion…) ne seraient pas d’un grand intérêt pour le lecteur. Revenons donc à la forme.
Comme je l’ai mentionné dans l’article, j’ai beaucoup apprécié l’éclairage. Parfait, adapté, se faisant complètement oublier pour mettre l’œuvre seule en valeur, sans inconfort aucun.

3 _ Fujishima
L’éventail noir, Takeji Fujishima

Mais le plus amusant pour moi fut d’observer le microcosme des journalistes et critiques d’art, leur façon légère de se reconnaître, de s’interpeller à voix basse. Une catégorie de femmes minces, élégantes, droites et un peu sèches d’aspect. Une autres d’hommes un peu débraillés, un peu las, volontiers assis sur une banquette, à l’air bougon mais amusant. Tous ayant dépassé la cinquantaine, et majoritairement la soixantaine, sauf une autre jeune femme de mon âge, et une trentenaire.
Peut-être pourrait-on les inciter à venir avec une personne de leur choix de moins de trente ans ? Fils ou fille, neveu ou nièce, élève, ami, jeune collègue débutant. Que les aînés ouvrent la marche et occupent à la place que leur donne leur savoir et leur expérience me semble juste, mais que la transmission ait lieu relève de la plus grande importance.

7 _ Shiraga
Kannon Fudera Jodo, Kazuo Shiraga

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